samedi 29 décembre 2012

Un doux nectar du temps des Fêtes




CHÂTEAU DOISY-DAËNE SAUTERNES 2002 (SAQ 11777624 - 37,50$) vin liquoreux

Petit historique du produit et du producteur tiré du site de ce dernier:

Le Château Doisy-Daëne, Second Cru Classé en 1855, situé à Barsac dans l'appellation Sauternes, est dans la famille Dubourdieu depuis 1924.

Reconstitué pour l'essentiel dans les années 50 à 60, le vignoble de Doisy-Daëne est âgé de plus de 40 ans. Sa surface est actuellement de 18,2 ha. Etabli à 7000 ceps par hectare, il associe le Sémillon (86 %), le Sauvignon (14 %).


Exclusivement entretenu par les labours traditionnels, le sol de notre vignoble ne reçoit  aucun herbicide.

Les fumures organiques sont à base de composts végétaux.
Ebourgeonnages, palissages, effeuillages sont effectués à la main avec un soin méticuleux. 


Nous nous engageons dans un processus d’abandon de l’usage des pesticides de synthèse chimique sur l’ensemble de nos vignobles. 

Sur le terroir de Barsac, Doisy-Daëne produit à la fois un grand vin de Sauternes et un Bordeaux blanc sec racé et très original, le Grand Vin Sec du Château Doisy-Daëne.

Dans les grands millésimes, Doisy-Daëne produit la célèbre et rare cuvée L’Extravagant, d'une richesse inégalée. Lire ici que pour le millésime 2002 qui nous concerne et qui était atroce dans le bordelais ainsi que dans bien d'autres endroits en Europe dont la Toscane, les liquoreux bordelais ont jouit d'un millésime exceptionnel. D'ailleurs, l'Extravagant de ce millésime est actuellement disponible à la SAQ Signature à 222$ la demi-bouteille!


Denis Dubourdieu est à la fois un scientifique et un praticien de la vigne et du vin. Agronome de formation, Professeur d'Œnologie à l'Université de Bordeaux depuis 1987, il a développé ses activités de recherche dans le domaine des levures, des arômes et des colloïdes. Il est considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de la vinification et de l'élevage des vins blancs.


Maintenant dégustons:

Le principe de la pourriture noble est la suivante: c'est un champignon, le botrytis cinerea, qui attaque le fruit et le draine entre autres de son eau. Ce champignon, pour se développer, a besoin d'un haut taux d'humidité ambiante, comme tous les champignons. Le millésime 2002 étant très, très pluvieux, explique les conditions gagnantes pour l'obtention d'un beau millésime de liquoreux dans le bordelais. Le fruit perdant son eau à cause du champignon, concentre ses arômes, son sucre, mais aussi son acidité. C'est ce qui explique que ces vins doux sont équilibrés, leur acidité étant au rendez-vous.

Nous nous offrons donc ici un vin issu à 80% du cépage sémillon et à 20% du sauvignon blanc. C'est un vin doux de 10 ans d'âge, mais qui tient encore tout à fait la route et le fera pour plusieurs années (d'ailleurs le 1991 a été commercialisé par la SAQ en 2012, ça vous donne une idée!). Son acidité est encore bien persistante en bouche. Additionnée à la texture sirupeuse, l'acidité et le sucre résiduel contribuent à donner à ce nectar une longueur sans fin en bouche. Les arômes de miel et de cire d'abeille, de confit d'orange et de poire cuite, ajoutés à la minéralité du vin, lui confèrent une complexité sublime.

L'accord classique invite le foie gras à table, mais seul, pris tranquillement un après-midi de congé à regarder les flocons tomber par la fenêtre, ça le fait totalement.

Je n'arrive toujours pas à m'expliquer le prix de détail à la SAQ de ce produit. Le 2006 est 59$ et le 2007 à 42$ la demi-bouteille??? vous savez quoi faire...

Bonne et heureuse année à toutes et à tous et SANTÉ!

Adam Drolet
adrolet@univins.ca
514.347.0245



dimanche 23 décembre 2012

Quand Saint-Émilion Grand Cru rime avec gigot d'agneau du Québec





















CLOS BADON THUNEVIN SAINT-ÉMILION GRAND CRU 2009 (SAQ 11378471 - 43,75$) vin rouge sec

D'un beau rouge rubis intense dont les reflets trahissent la jeunesse, ce St-Émilion est composé de 50% de Merlot, 40% de Cabernet Franc et de 10% de Cabernet Sauvignon. Son vignoble situé entre les vignes de Pavie et de Larcisse Ducasse a été acheté en 1998 et l'élaboration du vin est le fruit du travail des mêmes personnages qui sont derrière Valandraud.

On connaît maintenant bien ce millésime 2009, mûr, charnu, déjà accessible en jeunesse mais dont la densité contribuera au potentiel de garde. Le vin qui nous intéresse ici n'en fait pas exception. Au nez, la mûre presque cuite, le boisé qui se présente sous des notes de cèdre et de toasté, un côté un peu mentholé et anisé, puis une dimension sous-bois, comme un mélange de terre humide et de feuilles mortes.

La bouche est pleine et juteuse, sur des tanins concentrés mais glissants. Les arômes de fruits noirs chauds dominent. Le boisé (18 mois de barriques neuves) contribue à donner à ce vin un style moderne et racoleur. C'est puissant et dense, mais gouleyant. Par contre, c'est un vin de gastronomie, ne pensez pas prendre ça tout seul, ce serait un peu lourdeau. Le gigot d'agneau aux herbes provençales a parfaitement dansé le tango avec ce nectar, mais vous pouvez y aller avec le shawarma ou encore une pièce de chevreuil. Le chevreuil aime le sapinage et la dimension boisé/cèdre de ce vin révèlera la symbiose recherchée en période de Fêtes.

Je vous souhaite à tous de merveilleux moments près de ceux qui vous sont chers. Profitez-en bien pour oser la bonne bouteille, c'est l'excuse parfaite!

Adam Drolet
adrolet@univins.ca
514.347.0245

lundi 8 octobre 2012

Un Morgon pour l'action de grâce




MORGON TERRES DORÉES JEAN-PAUL BRUN 2010 (SAQ 11589746 - 19,85$) vin rouge sec

L'action de Grâce, cette autre belle excuse pour manger plus que la faim nous le permet. Chez nous, la dinde était à l'honneur, comme tous les ans. On en mange à ce moment de l'année et aux Fêtes de Noël. Cuisiner ce gros oiseau pendant des heures, sur fond de feu de foyer, de musique classique et de convivialité, c'est un moment familial privilégié. La maison embaumée par les odeurs de cuisson et de fines herbes, les enfants qui courent partout, c'est ça le bonheur.

Parlant de bonheur, le voici en bouteille avec le Morgon de Jean-Paul brun. Le Québec a reçu un premier arrivage cet été et il n'en reste à peu près plus, mais on l'attend cependant d'ici un mois ou deux, juste à temps pour la dinde de Noël. L'appellation Morgon est une des principale appellation qualitative des crus du Beaujolais, avec Brouilly, Côte-de-Brouilly, Moulin-à-Vent, Fleurie, Juliénas, Saint-Amour, Chiroubles, Régnié et Chénas. L'appellation Morgon représente environ 1100 hectares de vignes reposant sur un sol granitique et schisteux.

Rubis clair, ce vin issu du cépage Gamay à 100% possède une très belle brillance. Au nez, on est bel et bien sur du gamay, mais aussi sur panorama de pinot noir. On parle ici de fruits rouges, comme la fraise fraîche et la cerise. On y retrouve de la cannelle qui rappelle les bonbons en forme de petits poissons rouges. La palette olfactive se termine sur des notes de poivre frais. En bouche, c'est bien frais et très souple. On est toujours sur les petits fruits rouges et les épices de Noël (cannelle et muscade). La finale des tannins est légèrement sablonneuse, me donnant raison d'en avoir couché une bouteille que je revisiterai dans 2-3 ans. Mais il est déjà excellent avec la dinde de l'action de grâce.

Jean-Paul Brun utilise seulement les levures aromatiques présentent naturellement pour élaborer ses vins. Je vous annonce également en primeur que son Fleurie a été retenu par la SAQ et fera son entrée sur les tablettes en 2013.

Bonne fin de long weekend à tous!

Adam Drolet
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mercredi 3 octobre 2012

Un Châteauneuf-du-pape tout en finesse

DOMAINE DE NALYS CHÂTEAUNEUF-DU-PAPE 2009 (SAQ - 972653  31,50$) vin rouge sec


L'appellation fort connue qu'est celle de Châteauneuf-du-Pape autorise 13 cépages différents dans l'élaboration de ses vins. Si les cépages dominants que sont le Grenache et la Syrah n'ont plus besoin de présentation, plusieurs ignorent que 5 des 13 cépages sont en fait des cépages blancs. Les cépages autorisés sont sont: le Grenache, la Syrah, le Mourvèdre, le Cinsault, le Muscardin, le Vaccarèse, le Terret Noir, la Counoise,  la Roussanne, le Picpoul, le Bourboulenc, la Clairette et le Picardan.

Le Domaine de Nalys possède une cinquantaine d'hectares de vignes. Dans le cas du vin qui nous concerne, le Grenache et la Syrah dominent avec respectivement 60% et 25% de l'assemblage. Tous les autres cépages autorisés sont utilisés pour compléter cet assemblage, fait de plus en plus rare dans cette appellation. 

La robe affiche une belle couleur rubis, très brillante. Elle rappelle même visuellement un riche Bourgogne...

Au nez, quelle complexité! Framboise sauvage, cassis, prune rouge, réglisse, rose, pivoine, poivre, muscade, cuir.

La bouche est toute en finesse, sur des tannins bien ronds, sans lourdeur, sans chaleur d'alcool, très digeste, avec une finale légèrement balsamique. Le vin est prêt à boire après un très bref passage en carafe. C'est soft comme Châteauneuf, pour les amateurs de vins goûteux et fins à la fois. Très soyeux et peu d'acidité en finale, sans toutefois nuire à la longueur. La bouche est sur des arômes de fruits des champs mûrs, de prune rouge et d'épices. Gourmand, juteux, parfait pour les plats mijotés automnaux, ou les confits de canard.

Après le Vieux Lazaret à 29$, Le Domaine de Nalys est le Châteauneuf le plus abordable de la centaine de produits de la même appellation disponibles à la SAQ.

dimanche 23 septembre 2012

Albarino, un cépage méconnu


SANTIAGO RUIZ O ROSAL, RIAS BAIXAS 2010 (importation privée environ 27$) vin blanc sec

L'Albarino est un cépage blanc cultivé principalement en Galice dans l'appellation Rias Baixas du côté espagnol et dans l'appellation Vinho Verde du côté portugais (on parle alors d'Alvarinho). C'est un cépage blanc possédant beaucoup de fraîcheur et de belles qualités aromatiques. Je connaissait bien les vinho verde, c'est seulement cette année que j'ai découvert l'appellation rias baixas. Ça tombe bien, la région est collée sur l'Atlantique et ses vins se marient à merveille avec les produits de la mer. Le vin présenté aujourd'hui est constitué de ce cépage à 70%, la balance complétée par pas moins de 4 autres cépages indigènes qu'on retrouve aussi au Portugal.
La robe est jaune pâle avec des reflets presque verdâtres.Au nez, on découvre des arômes d'ananas frais, de melon de miel, de fleurs sauvages et de miel. C'est invitant et exotique, laissant présager une certaine sucrosité, mais il n'en est rien en bouche. Dès le départ, ce qui frappe, c'est qu'elle est bien balancée. Juste ce qu'il faut de rondeur pour un vin non boisé. Les notes d'agrumes et plus précisément de citron vert dominent la palette aromatique en bouche. La finale acide/amère a tout ce qu'il faut et en subtilité pour procurer un côté bien rafraîchissant. À l'aération, on y retrouve des notes de noix fraîches. Finalement, dimension intéressante, le vin possède un côté salin fort intéressant à marier avec les huîtres. C'est la saison qui commence, voici une appellation de plus à ajouter à vos options d'accords avec les huîtres, tout à fait succulent. À noter que ce vin non-disponible actuellement fera sa grande entrée à la SAQ en produit de spécialité en 2013, je vous tiens au courant car l'expérience est plus que concluante.

Adam Drolet
adrolet@univins.ca
514.347.0245

dimanche 26 août 2012

Visite du vignoble Carone dans Lanaudière


Ça faisait longtemps que j'en avais entendu parler, toujours en bien et ce, par plusieurs personnes dans le milieu du vin. Je suis très fier de nos produits nationaux; nos bières, nos fromages, nos fraises et nos bleuets n'ont rien à envier à ce qui se fait ailleurs. Nos cidres de glace et notre sirop d'érable sont reconnus mondialement. Mais notre vin, à cause de nos hivers rigoureux, sont loin d'accoter ce qui se fait ailleurs, même dans le reste du pays dans les vallées de l'Okanagan et du Niagara, régions qui jouissent de micro-climats exceptionnels.

Toujours est-il que j'étais très excité à l'idée de découvrir les produits du vignoble Carone. D'abord parce qu'Anthony et Sarah font les choses différemment. Un simple coup d'oeil à leur site internet met déjà la puce à l'oreille. Le branding est sobre, urbain et très efficace. Les labels sont épurés tout en étant riches et soignés. C'est nouveau dans tout ce que j'ai vu comme branding dans le vin. Nos cidres de glace sont forts en branding, La face cachée de la Pomme, Pinnacle ou encore Antolino Brongo sont des exemples de réussite de brand marketing. Mais dans le vin, les étiquettes drabes et sans saveur semblent vouloir se succéder. Rien pour encourager le développement d'une nouvelle clientèle. Jusqu'à ce que je tombe sur les étiquettes du vignoble Carone, élaborés avec classe par Sarah. Mais vous me direz qu'on ne boit pas des étiquettes mais bien du vin, alors parlons-en!

ROSSO CLASSICO CARONE 2010 (frontenac, landot noir, landal noir, cabernet severnyi) vendu à la propriété 15$

Vin moyennement corsé, au nez dominant de fruits des champs rouges et noirs. On perçoit en arrière plan des notes de roses anglaises et de muscade. La bouche est surprenante par sa rondeur et sa texture grasse. La dominante aromatique est la cerise kirschée. La fraîcheur contribue à donner à ce vin une longueur intéressante, à laquelle s'ajoute en finale une petite sucrosité. C'est leur vin d'entrée de gamme avec le BIN 33 et je vous jure qu'au moment où j'ai dégusté ce premier vin je me disais que s'il était annonciateur du reste de la dégustation, nous allions vraiment passer un excellent moment...


CARONE BIN 33 (100% frontenac) vendu à la proriété 18$ mais aussi disponible en SAQ dans une cinquantaine de succursales (SAQ 11004550 - 18,50$)


Premier nez, wow, c'est inusité, mais je perçoit au nez le noyau de pêche. Suivent des notes torréfiées mélangées au fruit rouge. Comme le vin précédent, la bouche est bien souple, avec des arômes dominants de fraises écrasées. Encore la même finale sucrée-acidulée. Quand la recette fonctionne...


VENICE PINOT NOIR CARONE 2010(85% pinot noir et 15% landot noir) vendu à la propriété 35$ mais aussi disponible en SAQ dans une dizaine de succursales (SAQ 11345258 - 36,00$ 

Seul producteur québécois à produire du Pinot Noir, c'est pas rien. En fait, je pensais même pas que ça existait ici et c'est personnellement mon coup de coeur de la dégustation. Beaucoup de fruits au nez, cerises et mûres, bois de santal et clou de girofle, la recette est bien à point. En bouche, aucune chaleur d'alcool (12,5%), c'est digeste, sans lourdeur et typique de la signature du producteur: frais et souple. C'est du vrai bonbon, quel beau travail!


VENICE CABERNET SERVERNYI - PINOT NOIR CARONE 2010 (75% pinot noir et 25% cabernet severnyi) vendu à la propriété 28$

Nez de fruits rouges, surtout framboise, ainsi que de cannelle. La bouche est plus tannique que le précédent pinot noir, mais toujours aussi souple et pleine de fruits rouges sauvages.


VENICE CABERNET SEVERNYI CARONE 2010 (90% cabernet severnyi 10% landot noir)vendu à la propriété 24$ et a déjà été présent en SAQ mais il ne reste qu'une bouteille à Baie-Comeau (!)  (SAQ11004488 - 24,60$)

Le cabernet severnyi est un cépage surtout planté en Russie et en Europe de l'Est et il donne ici un très beau résultat: le fruit domine au nez, la prune rouge et la framboise sauvage. On y ajoute un petit note végétale que j'ai eu de la difficulté à identifier (mon fils faisait une crise de bacon!!!). La bouche est encore plus texturée que le vin précédent, sur une finale légèrement boisée et fumée. 16 mois de fûts de chêne américain et français. Très bon!


DOUBLE BARREL ANTHONY CARONE 2009 (92% cabernet severnyi et 8% sangiovese) vendu à la propirété 55$ et en SAQ dans une vingtaine de succursales (SAQ 11506630 - 55,00$)

C'est la quintessence du domaine. On n'en produit que 1000 bouteilles annuellement. Le producteur utilise principalement du cabernet severnyi pour élaborer ce vin mais fait intéressant, on utilise ici des raisins de vendanges tardives pour ajouter de la masse tannique, de la concentration et de la complexité.  Le vin est mis en barriques américaines pendant 12 mois, puis transféré en barriques françaises pour un vieillissement total de 16 mois. Les arômes de fruits rouges et noirs s'unissent sur une trame végétale rappelant le céleri et le pied de plan de tomate. La finale est vanillée et même minérale, comme de graphite. La texture est riche et veloutée. J'en ai mis deux en cave pour le voir évoluer.



Anthony nous a fait visiter le chai et nous avons pris une marche dans les vignes. C'est un chic type, passionné comme pas un et généreux de son temps. Il nous a permis de faire d'une visite sympathique une visite extraordinaire.




 On nous a permis de pique-niquer  sur place avant de faire la dégustation, sur le bord des pieds de Nebbiolo nouvellement plantés cette année. On a même vu des ceps de Montepulciano d'Abbruzzo. Vraiment, plein de surprises et de découvertes, un accueil chaleureux et sympathique, un décor enchanteur, les ingrédients parfaits d'une journée magique.

Merci Sarah et Anthony pour la réception que vous nous avez faites, chapeau pour votre courage d'aller à contre-courant et félicitations pour le résultat délicieux que sont vos vins.

Bordeaux 2009

CHÂTEAU HAURA DENIS DUBOURDIEU GRAVES 2009 (SAQ 11546391 - 25,05$) vin rouge sec

Un Bordeaux comme on les aime en jeunesse, sur un millésime qui n'a plus besoin de présentation. C'est une reconduction de la SAQ sur le même millésime qui avait fait fureur en janvier passé. Il avait d'ailleurs été un des premier bordelais 2009 à atterrir  sur les tablettes de notre société d'État. Le nez est très racoleur, évoquant la mûre sauvage, le cèdre et la réglisse. Après 45 minutes de carafe, les tanins sont souples à l'attaque, affichant même un certain gras, puis la finale nous offre une matière un peu plus texturée, sans rugosité toutefois. On reconnaît là la concentration de ce millésime. La mûre se précise en bouche, tandis que la cerise noire, le café et la noix de coco s'ajoutent pour compléter la palette aromatique de cette très abordable découverte bordelaise. Très bien fait!

60% Cabernet Sauvignon   40% Merlot
12 mois de barriques dont 1/3 neuves.

Adam Drolet
adrolet@univins.ca
514.347.0245

dimanche 22 juillet 2012

Beronia Gran Reserva 2001: La Rioja frappe encore!


BERONIA GRAN RESERVA RIOJA 2001 (SAQ 11688550 - 30,50$) vin rouge sec


Si vous fouillez dans mes récentes chroniques, vous trouverez les notes de dégustation de la version reserva du même vin. Celui-ci, le Gran reserva 2001 sortait jeudi passé dans les SAQ Sélection, dans le cadre d'un nouvel arrivage de 24 vins du Top 100 du magazine Wine Spectator. Le rapport qualité/prix du reserva 2006 m'avais beaucoup étonné. Eh bien me revoici émerveillé. Le seul hic: les quantités. En 24 heures, la distribution du produit a fondu de 50 à 34 succursales et rien n'est dit qu'il en restera d'ici la fin de la semaine prochaine. Je me permet quand même de vous en faire part, parce que de retrouver autant de complexité d'arômes et d'évolution dans son verre au fur et à mesure que le vin s'aère, c'est tellement satisfaisant.

Au moment de verser le jus dans mon verre, j'ai tout de suite reconnu un vin évolué. D'une couleur grenat intense, on perçoit quelques reflets couleur brique. Je plonge rapidement mon nez dans le verre et c'est ma première surprise. Le vin est relativement fermé, on perçoit une chaleur d'alcool bien présente avec des notes fumées boisées (le vin passe quand même 30 mois en barriques de trois ans d'âge), suivi de notes balsamiques assez intenses. Un vin encore bien jeune me dis-je!

Puis j'agite, je replonge et tranquillement, le fruit de dévoile: de la prune, de la framboise sauvage, de la mûre. Puis des épices, comme la muscade, la cannelle, ensuite la réglisse, le café, le chocolat et l'aneth (bien présent). Ahhh! quel plaisir.

En bouche, belle présence concentrée de matière tannique à la texture souple à l'attaque et un peu granuleuse en finale, un autre signe que le vin est encore jeune. Suis-je bien en train de boire un vin qui possède 11 ans d'âge??? Il est bel et bien loin d'être à son plein potentiel. La fiche technique de la SAQ fait mention d'un potentiel de bonification jusqu'en 2022, alors que celle fournie par mon ami Pascal sur le site du Wine Spectator parle plutôt de 2015. Je ne vois certainement pas comment le vin peut pleinement se bonifier d'ici trois ans, il a encore beaucoup trop de tannins serrés capables de s'assouplir et une évolution en verre qui ne cesse d'afficher des personnalités différentes tout au long de son processus d'oxygénation. Je pense qu'un horizon de 2020 serait judicieux, le vin aura alors 19 ans, c'est fou!

Profitons du prix de ces vins pendant qu'il en est encore temps, parce que quelqu'un quelque part va finir par allumer qu'on est mort de rire!!

Bon steak les amis!

mercredi 16 mai 2012

Salon des vins du Chianti Classico 2012: Felsina

C'est par une journée chaude que se tenait le Salon du Chianti Classico dans la petite salle au marché Bonsecour. Petite salle mais non mois lumineuse que celle qui fait le plus souvent office de lieu de rencontre pour les salons de vins, au même deuxième étage. Nous avons bénéficié d'un super service et bien que je ne me suis jamais rendu au buffet, les mouettes semblaient satisfaites.

Parlons rapidement de quelques points de repère sur l'appellation Chianti Classico. C'est une DOCG, c'est à dire Denominazione di Origine Controllata e Garantita, la plus haute certification de vins en Italie et ce, depuis 1984. On retrouve un symbole de coq noir dans un cercle rouge sur chacune des bouteilles de façon obligatoire depuis 2005. Le vin doit, selon le cahier de chartes, contenir un minimum de 80% de Sangiovese. On a un maximum de 4g/l de sucre, donc on parle d'un vin sec. Finalement, la mention Riserva inscrite sur la bouteille implique un minimum de 24 mois de vieillissement incluant au mois 3 mois en bouteille avant la commercialisation.

Nous avions l'honneur d'avoir à notre kiosque M. Giovanni Poggiali, un des trois frères qui s'occupent principalement du domaine. Ce domaine a été acquis par Dominic Poggiali Fèlsina en 1966. Giovanni est de la troisième génération de propriétaires. Tous les vins de ce domaines sont en mono-cépage: le Sangiovese, cépage roi de la Toscane.

Ses vins ont tous la même signature: souplesse, finesse, complexité. Ce sont des vins de terroir équilibrés. Voici un rapport qualité/prix dont l'arrivage est prévu pour fin août/début septembre.



BERARDENGA FELSINA CHIANTI CLASSICO 2009 (SAQ 898122 - 25,35$ millésime 2008 actuellement disponible) vin rouge sec


Ce vin était présenté en primeur aux participants du salon, car c'est le millésime qui trouvera son chemin sur les tablettes de la SAQ vers la rentrée des classes... si rentrée il y a. Un beau nez de fruits rouges et noirs, de cassis, de framboise et de mûre, de réglisse, de moka et de violette. La bouche est dotée d'une belle acidité, supérieure à celle du précédent millésime 2008, aussi en dégustation à notre kiosque. Affichant beaucoup de souplesse pour sa jeunesse, la texture des tannins est bien ficelée mais trahit aussi un potentiel de garde intéressant. Le fruit frais est mis de l'avant, sans chaleur d'alcool. À boire maintenant ou à conserver pour 5 à 8 ans.

mardi 15 mai 2012

Rioja: l'Espagne qualitative à bon prix

BERONIA RIOJA RESERVA 2006 (SAQ 11667231 - 19,50$) vin rouge sec


Élaboré à partir des cépages Tempranillo, Graciano et Mazuelo, ce vin de six ans d'âge a bénéficié d'un passage de 18 mois en fûts de chêne français et américains, suivi d'un minimum d'un an en bouteille avant la commercialisation. On prend souvent cet aspect pour acquis, mais pensez-y un instant. On travaille tout un été la vigne et ce n'est que deux ans et demi plus tard que le vigneron aura accès aux retombées financières de cette récolte. Combien d'entre vous sont payés presque trois ans après avoir accompli le boulot? Le gens boivent souvent du vin sans se poser de question, sans penser aux gens qui travaillent la terre, qui se font du souci quand on annonce un orage, qui se disputent à savoir quand est le meilleur moment de récolter, qui se cassent la tête lorsque la moisissure s'empare d'un lot. Le vin est un produit de luxe soit, mais un produit vivant qui est le résultat du travail de l'Homme et de l'impact de la nature. C'est en gardant en mémoire cette perspective qu'on arrive à apprécier à sa juste valeur un trésor vinicole.

Parlant de trésor, revenons à celui qui nous concerne, le Rioja reserva de Beronia. Le vignoble est la propriété de Gonzalez Byass, principalement connu au Québec pour sa gamme de Xérès, dont le fameux Tio Pepe. Son nez arbore des notes de fruits rouges bien mûrs, de cannelle, de menthe poivrée, avec une touche de boisé. Belle complexité pour le prix... Voyons la bouche...

La texture des tannins est très souple. Ces derniers sont enrobés, gourmands et juteux. Le fruit rouge mûr, la framboise principalement, domine les notes épicées, recluses au second plan, sans toutefois être effacées. Ce fruit est généreux et concentré. Nous l'accompagnons ce soir de farfales au magret de canard et brocoli à l'aïoli, un régal. À moins de 20$, c'est carrément une aubaine. Pour ma part, ça plante la richesse, le fruit et la texture de plusieurs vins de bordeaux valant le double.

Voilà comment impressionner ses amis sans se ruiner!

Enjoy!

Adam Drolet
adrolet@univins.ca
514.347.0245

lundi 14 mai 2012

Deux beaux blancs pour le homard: Chablis et Sancerre


CHABLIS LES VÉNÉRABLES VIEILLES VIGNES LA CHABLISIENNE 2007 (SAQ 11094639 - 27,25$) vin blanc sec


La saison du homard est enfin commencée, à temps pour la fête des mères. Cette bête des mers a certainement contribué à agrémenter le menu festif de plusieurs Québécois en fin de semaine. Les façons de l'apprêter sont multiples, mais chez nous, le BBQ était de mise. Rien de fancy, petit beurre aillé, des doigts sales, quelques blessures. On a beau vouloir manger rapidement, le homard est un symbole du slow food. C'est un repas qui s'étire dans le temps, où on doit travailler pour avoir son dû. La table est mise pour apprécier des beaux blancs qui mettent de l'avant la minéralité.

En voici un: ce Chablis a un nez à dominante de pomme, de fleurs blanches avec une touche vanillée qui laisse supposer un bref passage en fûts. S'ajoute à ce bouquet des arômes minéraux de coquillages sur une finale de miel, tout en délicatesse. La bouche est grasse (de plus en plus probables qu'il y ait du fût, mais superbement balancée par une acidité très pomme verte, c'est craquant. On a même la petite amertume de la pelure de la pomme verte, impeccable. Un mariage parfait avec le homard sur le BBQ!

JOSEPH MELLOT SANCERRE LA CHATELLENIE 2010 (IMPORTATION PRIVÉE ENVIRON 25$) vin blanc sec


Dans le même ordre d'idée pour la minéralité et le côté cristallin. On est sur un très beau fruit au nez, sur la poire et les agrumes. En arrière plan se dessinent des notes de caillou mouillé (comme l'odeur de l'asphalte chaude l'été lorsqu'il vient de pleuvoir). Puis on retrouve un côté crème fraîche très appétissant. Pas de barrique ici, la bouche est ronde mais pas grasse et bien que sec, on sent une très légère sucrosité comme de miel ou d'eau d'érable. On sent un fin gaz carbonique sur le bout de la langue, ajoutant au côté rafraîchissant. La finale qui s'étire est sur le côté confit de citron, pomme verte et fleur de trèfle.

Le homard ne fait que commencer, l'été aussi. J'aurai bientôt pour vous une petite dégustation de vins rosés, mais d'abord cette semaine, un compte rendu des vins offert à mon kiosque au salon des Chianti Classico mercredi, au marché Bonsecours.

Bonne semaine!

Adam Drolet
adrolet@univins.ca
514.347.0245

mercredi 9 mai 2012

Soirée gastronomique Léon Beyer

Hier soir au restaurant de l'hôtel le Crystal, la Coupole, se tenait notre souper dégustation en compagnie de Yann-Léon Beyer, oenologue co-propriétaire de la maison familiale Léon Beyer d'Alsace. Le domaine situé à Eiguisheim se trouve tout près de Colmar. Les vins qu'il produit sont le fruit d'un travail de plusieurs générations, depuis 1580.

La pluviométrie de l'Alsace est identique à celle de Perpignan, tout près de la frontière espagnole, beaucoup plus au sud. On se trouve donc dans un climat sec. C'est grâce à l'affluent du Rhin qu'on peut obtenir l'humidité nécessaire au développement de la pourriture noble. En fait, ce sont les Vosges, chaîne de montagne délimitant l'Alsace à l'ouest qui freinent les nuages de pluie. Par contre comme on est plus au nord, le risque de gel est plus important et c'est une des raisons qui expliquent la coupe en hauteur des ceps.



















Les vins de Beyer ont tous la même signature, ils sont secs, droits, équilibrés, mettant de l'avant le fruit et la fraîcheur. Les Beyer croient à la fermentation complète. La fermentation, c'est l'action des levures qui mangent le sucre contenu dans le jus des raisins pour le transformer en alcool. La plupart des maisons alsaciennes freinent cette fermentation pour conserver un sucre résiduel dans leur vins, mais pas la maison Beyer. Le sucre résiduel contribue à masquer le portrait du terroir mais apporte aussi une lourdeur sur un plan gastronomique, en plus de masquer les nuances subtiles des aromates d'un plat.

Nous avons eu droit à 7 vins issus de 4 cépages, soit 3 blancs (riesling, pinot gris et gewurtztraminer) et un rouge (pinot noir).

Voici mes coups de coeur:

RIESLING LES ÉCAILLERS LÉON BEYER ALSACE 2005 (SAQ 974667 - 35,25$) vin blanc sec


Nez de gomme de sapin, d'hydrocarbures, de confit de citron puis, après s'être ouvert, se distingue un généreux apport salin voir iodé, rappelant certains single malt écossais. Bref on s'attend à tout sauf quelque chose de sec, mais pourtant, la bouche grasse est tranchante, wow! C'est net et sec sur une dominante de zeste de citron. Pour ceux qui connaissent le réserve, en produit régulier à la SAQ, Les Écaillers nous réserve la même acidité pimpante mais avec l'onctuosité en prime, la minéralité dans le tapis, sans parler de la grandissante complexité à l'oxygénation que ne freinera seulement un verre trop peu rempli pour aller jusqu'au bout de ses ambitions.

RIELSING CUVÉE DES COMPTES D'EGUISHEIM LÉON BEYER ALSACE 2004 (SAQ 10844266 - 49,50$) vin blanc sec

Notes plus miellées et sur l'orange sucrée et le kiwi bien mûr, avec des relents de vaseline. La bouche toujours bien minérale rappelle les coquillages. J'ai été très impressionné par l'équilibre de ce vin qui a déjàà 7 ans d'âge. Pas de soucis car Yann m'a confirmé qu'il met facilement 20 ans à se bonifier. Je reviens sur le nez qui offre après avoir respiré des notes anisées de fenouil frais. Solide, solide, solide.

PINOT NOIR LÉON BEYER ALSACE 2010 EN PRIMEUR (2009 DISPONIBLE À LA SAQ) (SAQ 10789906 - 24,35$) vin rouge sec

Vin de soif sur des notes de petits fruits rouges, fraise des bois et griotte, légèrement épicé, doté d'une belle minéralité comme de graphite, avec une petite finale un peu poivrée. La bouche est fraîche avec une légère amertume en finale. Samantha a souligné un petit côté viandeux, que je confirme. Finalement, assez complexe pour un vin de soif...

GEWURTZTRAMINER VENDANGES TARDIVES LÉON BEYER ALSACE 2004 (SAQ 10481629 - 49,25$) vin de dessert


Une bijouterie comme l'a qualifié Yann, sur un nez de vieilles roses, d'écorce d'orage, de cardamome et de muscade, de litchis, j'ai le goût de brailler tellement c'est sublime, comme du miel de jouvence, avec encore une très nette acidité caractéristique de la signature Beyer, bref, un élixir de jouvence à partager avec ses meilleurs amis... ou pas. Qu'ils s'en paient une eux-même c'est trop bon. L'agencement avec la pistache au dessert était mémorable.

Merci de votre visite M. Beyer. En dégustant vos vins, mes souvenirs de voyage en Alsace en 2008 sont redevenus frais... comme une rose!