mercredi 7 août 2013

Le Blanc du moment: Domaine Lafage Cuvée Centenaire

DOMAINE LAFAGE CUVÉE CENTENAIRE, CÔTES DU ROUSSILLON 2011 (SAQ 11397460 - 19,50$) vin blanc sec

Non l'été n'est pas fini et l'amateur de vin blanc que je suis trouve encore beaucoup de difficultés à apprécier les rouges plus corsés, même avec les grillades. Nous revoici donc en blanc avec la Cuvée Centenaire du Domaine Lafage. Centenaire, et comment! L'âge moyen des vignes est de 90 ans et plusieurs vignes ont plus de 100 ans. Oui oui, genre plantées aux alentours de la Première Guerre Mondiale. Les rendements sont faibles dans ce vignoble voisin des Pyrénées, on parle de 30hl par hectare. C'est sûr, les vieilles vignes produisent moins, mais la qualité, là... on en a beaucoup pour son dollar!

D'un jaune pâle soutenu aux reflets verdâtres, ce blanc affiche au nez des effluves minérales de pierre à fusil, de fleurs blanches, de poire et d'agrumes. Élaboré à partir de grenache gris et de grenache blanc principalement, l'assemblage est complété par la roussanne. La bouche est grasse bien qu'on n'utilise ici que 30% d'élevage en  fûts. C'est l'élevage sur lies fines et le bâtonnage (remuage des particules solides pour les remettre en suspension dans le liquide) qui extrait les arômes et confère au vin cette texture ample, sans masquer le vin avec des notes boisées. C'est le deuxième blanc de la région du Languedoc-Roussillon que je déguste sur ce millésime 2011 et à chaque fois la même conclusion m'est apparue de façon évidente: les vins sont équilibrés, sans chaleur d'alcool et avec une belle acidité, juste comme je les aime. Les mêmes arômes perçus au nez se poursuivent en bouche avec une dimension légèrement plus parfumée. Pour l'avoir fait déguster toute la journée, il gagne à respirer. La longueur en bouche, irréprochable.

C'est un vin versatile, appréciable autant en apéro qu'à table en mangeant. Les possibilités d'accords sont multiples: viandes blanches grillées, pieuvre à l'espagnole, brochette de gambas, paella, name it, c'est juste trop bon! 19 piastres pour du jus de raisins issus de vignes centenaires, on aime ça!

C'est bientôt la Foire aux vins français à la SAQ, pis entre nous, il devrait y avoir un 10% sur les vins du Languedoc-Roussillon vers la mi-septembre... juste de même.

vendredi 19 juillet 2013

Sancerre rosé: expression de pinot


LE RABAULT SANCERRE ROSÉ, JOSEPH MELLOT, 2012 (Importation Privée 27,05$) vin rosé sec

Ça fait un bail que j'ai pas pris le temps d'écrire un p'tit billet sur mon blogue et ironiquement, la dernière fois où j'ai écrit, je parlais d'un Sancerre. C'est pas un hasard, j'adore cette région pour sa polyvalence vinicole, la fraîcheur de ses vins et leur côté digeste. Du Sancerre rosé, ça court pas les rues, malheureusement. Non, c'est pas donné non plus. Seulement quand on commence à admettre qu'un rosé peut être haut de gamme, le prix n'a plus vraiment d'importance. C'est l'expérience qui prévaut. C'est à ce moment qu'on arrête de déboucher du jus. On se met à déboucher un moment, une expérience, un espace-temps où peu d'élus ont la chance de pouvoir en témoigner. Peu d'élus, c'est peu dire, on a reçu un maigre 60 bouteilles pour le Québec. Est-ce que la rareté peut contribuer à rehausser le plaisir qu'on ressent? Certainement! Malgré tout, je dois me retenir pour ne pas siffler le moment...

D'un rose pêche, mandarine, au nez qui rappelle la fraise fraîche, la pêche blanche et la clémentine, la trame aromatique se complète par des notes de roses et de confit de citron. Ce pinot noir à 100% est sec en bouche. La texture n'est pas grasse quoiqu'on s'étonne d'avoir autant de matière, comme si on mordait dans un fruit, nous laissant en bouche une sensation pulpeuse semblable à celle ressentie après avoir mangé un morceau de mangue. En rétro on a des arômes d'orange et de cantaloup avec une finale sur l'amande fraîche et sur la minéralité, typique des vins de cette magnifique région qu'est la Loire.

On va travailler fort pour qu'il arrive un jour à la SAQ et aux chanceux qui on été assez rapides pour sauter sur quelques fioles, une pensée pour vous mes chanceux! Pour les autres, ce n'est que partie remise!

À venir sous peu, résumé du dernier voyage en Italie avec le compte-rendu de la visite des 4 vignobles en 4 provinces italiennes. Ciao!




samedi 16 février 2013

Cuvée exceptionnelle de Sancerre

HENRI BOURGEOIS LA CÔTE DES MONTS DAMNÉS SANCERRE 2010 (SAQ 11395917 - 39,00$) vin blanc sec

C'est en 2008 que Jean-Marie Bourgeois nous faisait visiter son vignoble et ses chais. La première parcelle qu'il nous avait présentée était justement celle des Monts Damnés, ainsi baptisés parce qu'ils étaient si escarpés que leurs vendanges éprouvantes inspiraient sans doute plusieurs jurons bibliques...

Il va sans dire qu'aucune machine technologique peut à ce jour venir à bout de ces parcelles, qui sont donc vendangées entièrement manuellement. Le sol de marnes kimméridgiennes, composé d'argile et de coquillages contribue à donner à ses vins une qualité minérale exceptionnelle et unique. Ce fut jadis l'endroit où se trouvait une ancienne mer, ce qui explique les dépôts fossiles qu'on ramasse facilement simplement en se penchant.

Le sauvignon est un des cépages blanc les plus internationalisés. Mais nulle part ailleurs dans le monde retrouve-t-il cette minéralité si caractéristique que lui apporte le terroir de la Loire. On ne parle pas ici de maquillage, de levures ajoutées, de bois, rien de tout ça. C'est le résultat d'un sol, d'un sous-sol, d'un lieu géographique et de ses conditions météorologiques, puis du savoir-faire d'un homme d'exception, qui a le sauvignon dans le sang.

D'un visuel jaune très pâle presque blanc, aux reflets verts. Le nez où domine la minéralité, de pierre à fusil et de caillou humide. Les notes fruitées sont dominées par les agrumes, le fruit de la passion et la pomme jaune. On complète le bouquet pas une note végétale florale qui rappelle le muguet printanier. La bouche est séduisante et fraîche, dominée par la minéralité déjà dévoilée lors de l'analyse olfactive. Mon dieu que ça appelle les huîtres fraiches! On poursuit avec un petit côté pamplemousse jaune sans son excès d'acidité. C'est sec, sans être agressant. C'est même ciselé, droit, net, franc, d'une précision chirurgicale. L'empreinte du terroir, un flashback comme si je m'y retrouvais hier. Un équilibre sans faille et sans aucun doute un beau potentiel de garde (5-8 ans).

Du très Grand Sauvignon Blanc!

dispo à la SAQ Signature, reste une cinquantaine de bouteille...

lundi 4 février 2013

Soirée raclette chez Carl: inspiration Jura !






Y'a rien d'aussi plaisant qu'une petite escapade gourmande en terrain inconnu. C'est ce que Carl nous avait planifié en ce samedi de poudrerie. Nous avons fait une première halte à la fromagerie Fritz Kaiser, spécialiste du fromage à raclette. Les proprios achètent le lait des voisins pour en confectionner une multitude de fromages. Une douzaine de ceux-ci étaient offerts en dégustation, tous vendus à un prix dérisoire, si bien que ça donnait envie de faire des provisions. Nous n'y avons pas échappé. L'étape suivante était la boucherie artisanale allemande Frick. Des saucissons, au jambon fumé maison en passant par les moutardes allemandes et le pain de viande, rien ne laissait le visiteur indifférant. Rien non plus pour saigner le budget, on se demandait sérieusement s'il n'y avait pas une erreur à notre facture tellement c'était peu onéreux. De retour dans la voiture pour retrouver la maison où nous y attendait quelques fioles du Jura, nous avions vraiment l'impression d'avoir fait le coup du siècle. De bons fromages, des charcuteries artisanales, le tout produit ici, à Lacolle près de la frontière américaine, par des gens de passion qui encouragent l'économie locale.

Il nous paraissait intéressant de comparer deux vins du Jura issus du même cépage: le Savagnin. Dans le coin gauche, un côtes du Jura ouillé, non-disponible à la SAQ - j'imagine pour l'instant-, que Carl avait dans sa cave. Et dans le coin droit, non-ouillé celui-ci, notre premier et tout nouveau produit du Jura, un Arbois de Frédéric Lornet. Le ouillage est la méthode selon laquelle on compense l'évaporation naturelle du vin dans une barrique (la part des anges) en remplissant systématiquement celle-ci du même vin et ce, afin d'éviter l'oxydation de celui-ci. Une barrique pleine dont le liquide passe lentement mais sûrement par les fibres du chêne et crée un espace dans le haut de la barrique. Cet espace contribue à oxyder le liquide en surface et l'altère lentement, comme le ferait une pomme croquée qu'on laisserait sur le comptoir et qui brunirait. En remplissant la barrique de vin régulièrement, on minimise cette surface d'air et on empêche l'oxydation trop rapide.

FRUITIÈRE VINICOLE DU VOITEUR, CÔTES DU JURA 2009 (PRIX INCONNU) vin blanc sec


Jaune paille tirant vers des reflets dorés brillants, ce vin du Jura nous offre un nez de fruits jaunes, comme de pommes jaunes et de carambole, de cire d'abeille avec une touche florale discrète. Ce n'est pas exubérant, tout en finesse. La bouche est équilibrée avec comme arômes dominants les même fruits jaunes. Dotée d'une belle rondeur sans être grasse, la texture en bouche demeure assez limpide. La finale se conclue sur une légère amertume qui vient rafraîchir la bouche et coupe dans le gras des fromages à raclette. Fort bon et harmonieux! Faudra voir avec Carl comment et où se le procurer...

FRÉDÉRIC LORNET ARBOIS SAVAGNIN 2006 (SAQ 11794483 - 24,60$) vin blanc sec

Le visuel est doré et semble même un peu trouble sans toutefois manquer de brillance. Ce qui domine au premier nez c'est définitivement le côté oxydatif. Le vin n'étant pas ouillé, il commence à s'oxyder. Mais un voile de levures forme une carapace qui sert de capuchon au liquide et le protège peu à peu de l'air ambiant dans la barriques et lui permet de préserver une acidité tranchante. C'est le même principe d'élevage que le vin jaune. Le vin séjourne un minimum de trois ans dans ces barriques de 228 litres. En s'aérant - et je conseille de bien carafer ce vin pour en saisir toute la complexité - on découvre des arômes de pistaches et de curry indien. Sa texture est riche et onctueuse, mais son acidité à couper au couteau. La longueur en bouche est infatigable et l'accord avec la raclette un mariage parfait. C,est un blanc qui peut encore tenir la route pour plusieurs années et définitivement à revisiter.



















Merci Carl pour les belles découvertes et l'hospitalité!

lundi 21 janvier 2013

La Sicile s'invite à table...


FRAPPATO AZIENDA AGRICOLA COS 2011 SICILIA I.G.T (SAQ 11695004 - 24,90$) vin rouge sec

D'un beau rouge rubis presque sanglant, ce rouge de Sicile arbore une belle robe brillante, comme des canneberges fraîchement lavées. Le nez est très fruits rouges avec la fraises nettement en dominante, avec des notes poivrées et une touche végétale terreuse. Ça rappelle beaucoup les crus du Beaujolais, comme le Moulin-à-Vent. En fait, à l'aveugle, j'aurais vraiment opté pour un gamay haut de gamme. La bouche est bien fraîche et se présente avec beaucoup de souplesse. L'avalanche de fruits rouges se précise: fraises, petites cerises rouges et même canneberges. C'est très désaltérant et facile à boire, sans pour autant être un vin simple.

Bel accord avec le poulet aux pruneaux, tomates cerises et olives noires de ma blonde, à qui j'en profite pour souhaiter bonne fête!

Adam Drolet
adrolet@univins.ca
514.347.0245

dimanche 20 janvier 2013

Un trésor de Provence


CHÂTEAU PRADEAUX BANDOL 2000 (SAQ 851758 - 36,75$ millésime 2006 actuellement disponible à la SAQ) vin rouge sec

Cette bouteille m'avait été donnée par ma mère il y a plusieurs années, elle qui revenait d'un voyage en France. Elle m'avait dit d'oublier cette bouteille dans le fond de mon garde-robe qui me servait de cellier à l'époque. C'est ce que j'ai fait non sans difficulté, parfois c'est l'abondance dans la réserve de vin, mais parfois c'est la sécheresse. Plusieurs canons sont tombés au combat sans avoir eu la chance d'atteindre leur pleine maturité, mais le Château Pradeaux 2000 a su résister aux multiples réceptions des dernières années. Jusqu'à hier...

Ce vin est composé de mourvèdre à 95%. D'ailleurs l'appellation Badol exige un minimum de 50% de ce cépage qui jouit des conditions idéales pour arriver lentement à maturité dans ce coin de Provence. Le vignoble est orienté vers le sud et donc aussi vers la Méditerranée. Le vent marin contribue à tempérer l'air et ainsi empêcher les fruits de cuire au soleil. Les sols argileux permettent une rétention d'eau réduisant le stress hydrique des ceps. Bref, ce cépage venu d'Espagne a véritablement réussi à trouver sa niche parmi les cigales. On l'utilise aussi sous la même appellation pour en faire de délicieux rosés. J'en aurai d'ailleurs un à vous présenter ce printemps lors de la sortie des rosés de spécialité par la SAQ. Mais revenons à celui-ci en rouge, dont les 5% résiduels sont issus du Grenache.

Visuellement en jeunesse ce sont des vins très colorés et opaques, mais l'évolution de celui-ci lui amène de la brillance et des reflets un peu tuilés. Le nez est magnifique et très complexe. De plus il continue à évoluer au fur et à mesure que le vin s'ouvre. La palette aromatique est composée d'un bouquet d'herbes de Provence séchées, de pruneaux, de fenouil, de cuir frais, de tabac et de vieux balsamique. Il faut avoir goûté des vins évolués pour apprécier toute la puissance possible dans autant de finesse. De doux tannins complètement fondus, mais avec encore une belle acidité. Je vois mal comment ce vin pourrait encore se bonifier sans perdre ce fruit si mûr et tomber dans des arômes tertiaires. C'est soyeux et riche, comme une couverture en polar sur le bord du feu l'hiver. Cette texture veloutée en bouche est complètement renversante. On déguste, on ne parle plus, on tombe dans la lune. On se regarde tous, on sourit, on est bien. Le crescendo gustatif se termine sur une petite note cuite amère d'olives noires séchées au soleil.

Merci maman pour ce chef d'oeuvre. Merci Pascal et Mélissa pour ce super sanglier au cacao et aux porcini. Le match parfait pour récompenser la patience si souvent mise à l'épreuve qui nous a permis de déguster ce jus à son plein potentiel.

À quand le Bandol vendu en primeurs?

Adam Drolet
adrolet@univins.ca
514-347-0245


jeudi 17 janvier 2013

Le Languedoc abordable récidive

CHÂTEAU FONTANCHE SAINT-CHINIAN 2009 (SAQ 11096247 - 14,00$) vin rouge sec

Frédéric Lornet est surtout reconnu pour son beau travail dans la région du Jura et l'un de ses vins d'Arbois en Savagnin fera l'objet d'une prochaine chronique, mais voici le fruit de quelques parcelles du Languedoc, dans l'appellation Saint-Chinian. Le Languedoc est reconnu pour ses magnifiques rapports qualité/prix et nous en avons une fois de plus un exemple ici. On est sur un triple encépagement à la dominante de Grenache (70%), de Syrah (20%) et de Carignan (10%).

J'avais bien aimé son 2008 et je ne sais pas si c'est la journée difficile, mais j'ai approché cette bouteille avec un sens critique assez aiguisé. Je m'attendais vraiment pas à être impressionné, eh bien je suis tombé en bas de ma chaise.

D'un rubis assez intense au voile violacé, cette trouvaille offre au nez une dominante de fruits des champs bien mûrs qui évolue avec l'aération vers la prune, puis d'épices douces. Ça semblait prometteur mais c'est vraiment la texture qui m'a chaviré. C'est suave, riche, très rond et d'une concentration vraiment impressionnante pour un vin de ce prix-là. À l'aveugle, je n'aurais pas été gêné de payer 20$. C'est coulant et superbement réussi sur ce millésime 2009. Un vin équilibré, fier de son taux d'alcool plus que raisonnable (13%), surtout sur ce millésime. En finale, on se laisse sur un légère note mentholée, question de rafraîchir le tout.

En résumé, belle puissance, texture bien travaillée en foudre, respect de la fraîcheur et longueur appréciable en bouche. Tout y est! Probablement les 14$ vinicoles les mieux dépensés de 2013 en terme de ratio dollar/plaisir.

Son côté mûr et juteux et sa texture quasi grasse m'a immédiatement fait pensé à un morceau de confit de canard.

Je sais qu'il en reste une centaine de bouteilles à Pointe-aux-Trembles à l'heure d'écrire ces lignes, où Éric (conseiller en vin) se fera un plaisir de vous offrir un service courtois et professionnel en toute convivialité. Il est disponible du dimanche au jeudi.

Bonne chance à tous!

Adam Drolet
adrolet@univins.ca
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mardi 15 janvier 2013

Moitié Syrah, moitié Grenache

CHÂTEAU DU GRAND MOULAS CÔTES DU RHÔNE VILLAGE 2011 (SAQ 961169 - 15,95$) vin rouge sec

Mark Ryckwaert représente la 5e génération de cette famille de viticulteurs venue d'Afrique du Nord et qui s'est installée dans le Rhône vers les années 50-60. Dans les années 70, ce fût l'acquisition d'une terre boisée située en coteaux sur la commune d'Uchaux. Les premières vinifications ont eu lieu en 1978: ce sont les origines du jus dont il est question aujourd'hui.

Le domaine s'étend sur une trentaine d'hectares, 18ha en Grenache, 10ha en Syrah et 2ha en divers cépages blancs. Le vin qui nous concerne est élaboré à partir des deux cépages rouges du château, moitié Syrah et moitié Grenache. Ce sont des cépages emblématiques du sud de la France. La famille Ryckwaert pratique la vendange en vert ou vendange verte qui consiste à éliminer volontairement certaines grappes de raisins de manière à concentrer les arômes dans celles qu'on aura laissé sur le cep. Moins de quantité pour plus de qualité.

Visuellement, on est sur un rubis brillant de faible intensité, on se croirait presqu'en Bourgogne. Au nez, c'est autre chose. On perçoit des arômes de fruits rouges (cerise, framboise sauvage), de poivre blanc et d'olive noire. Les tannins fondus confèrent à la bouche beaucoup de souplesse. Le jus jouit d'une très belle fraîcheur.Les notes gustatives sont dominées par la fraise fraîche et le poivre. Quelque chose dans ce vin me rappelle agréablement les vins d'Anthony Carone, figure emblématique du vignoble québécois, c'est toutefois beaucoup moins opulent. Quoiqu'il en soit, j'imagine bien ce rouge avec des viandes blanche ou encore des charcuteries et des fromages. Un rouge à raclette quoi!

Voici un bel exemple de vin qualitatif qui ne saigne pas le budget...


Adam Drolet
adrolet@univins.ca
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mercredi 9 janvier 2013

Le Douro bientôt disponible

MARIA MANSA QUINTA DO NOVAL DOURO 2008 (SAQ 11903598 - 18,20$) vin rouge sec

L'appellation Douro DOC fait référence à la région portugaise bordant le fleuve du même nom. Ce fleuve coule depuis l'Espagne et se nomme là-bas Duero, d'où l'appellation Ribiera del Duero. Au Portugal, cette région est reconnue internationalement pour les vins Porto. Ces vins sont fortifiés par de l'alcool. Mais la région produit aussi, avec les mêmes cépages, des vins dits tranquilles, secs, comme celui que je vous présente aujourd'hui. La maison Quinta do Noval élabore des vins depuis 1715. En allant faire un tour sur leur site, vous serez accueillis par la vue splendide des vignobles en terrasses si caractéristiques de la vallée du Douro.

Le Maria Mansa est élaboré principalement à partir des cépages Tinta Roriz, Touriga Franca (ou Francesa) et Tinta Barroca. Le vin est élevé 12 mois, 50% en cuve d'inox et 50% en barriques françaises.

Ce vin possède une robe un peu plus que moyennement intense aux reflets violacés. Dominent au nez les arômes de fruits noirs (cerises noires, bleuets et mûres) et de chocolat noir. On retrouve en bouche une fraîcheur surprenante qui m'a immédiatement fait regarder sur la bouteille le taux d'alcool. Je m'explique: les vins issus de cette région quasi désertique sont souvent chaud en alcool, autant au nez qu'en bouche. Plus on a de chaleur, plus les vins ont tendance à être opulents en terme d'alcool. Il est d'ailleurs de plus en plus rare de retrouver des vins digestes, sans lourdeur d'alcool. À 13,5%, ça se prend très bien au repas. Revenons à la bouche: la masse tannique est plutôt dense mais enveloppée. C'est mûr, mais frais, ça glisse sans être mince.On est sur un fruité généreux sans être caricatural. Bref, ça ne manque ni de mâche, ni de complexité, ni d'équilibre. En ce beau mercredi de milieu de semaine, l'harmonie avec la poitrine de canard sauce aux canneberges a été... symphonique!

Ce produit a été acheté en Importation Privée, mais la SAQ l'a accepté comme produit de spécialité et il devrait sortir sous peu en première, pour un total de 400 cs de 6 bouteilles à moins de 20% et ce d'ici les prochaines semaines. Soyez à l'affût...

Merci aux vins d'Espagne et du Portugal qui aident notre portefeuille sans miner la qualité du jus qu'on boit en ce lendemain de période de Fêtes! D'ailleurs je vais m'efforcer de vous offrir un mois de janvier avec des produits en bas de 20$ car des bons vins, il y en a à tous les prix, suffit de chercher... ou de lire!

Adam Drolet
adrolet@univins.ca
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