lundi 4 février 2013

Soirée raclette chez Carl: inspiration Jura !






Y'a rien d'aussi plaisant qu'une petite escapade gourmande en terrain inconnu. C'est ce que Carl nous avait planifié en ce samedi de poudrerie. Nous avons fait une première halte à la fromagerie Fritz Kaiser, spécialiste du fromage à raclette. Les proprios achètent le lait des voisins pour en confectionner une multitude de fromages. Une douzaine de ceux-ci étaient offerts en dégustation, tous vendus à un prix dérisoire, si bien que ça donnait envie de faire des provisions. Nous n'y avons pas échappé. L'étape suivante était la boucherie artisanale allemande Frick. Des saucissons, au jambon fumé maison en passant par les moutardes allemandes et le pain de viande, rien ne laissait le visiteur indifférant. Rien non plus pour saigner le budget, on se demandait sérieusement s'il n'y avait pas une erreur à notre facture tellement c'était peu onéreux. De retour dans la voiture pour retrouver la maison où nous y attendait quelques fioles du Jura, nous avions vraiment l'impression d'avoir fait le coup du siècle. De bons fromages, des charcuteries artisanales, le tout produit ici, à Lacolle près de la frontière américaine, par des gens de passion qui encouragent l'économie locale.

Il nous paraissait intéressant de comparer deux vins du Jura issus du même cépage: le Savagnin. Dans le coin gauche, un côtes du Jura ouillé, non-disponible à la SAQ - j'imagine pour l'instant-, que Carl avait dans sa cave. Et dans le coin droit, non-ouillé celui-ci, notre premier et tout nouveau produit du Jura, un Arbois de Frédéric Lornet. Le ouillage est la méthode selon laquelle on compense l'évaporation naturelle du vin dans une barrique (la part des anges) en remplissant systématiquement celle-ci du même vin et ce, afin d'éviter l'oxydation de celui-ci. Une barrique pleine dont le liquide passe lentement mais sûrement par les fibres du chêne et crée un espace dans le haut de la barrique. Cet espace contribue à oxyder le liquide en surface et l'altère lentement, comme le ferait une pomme croquée qu'on laisserait sur le comptoir et qui brunirait. En remplissant la barrique de vin régulièrement, on minimise cette surface d'air et on empêche l'oxydation trop rapide.

FRUITIÈRE VINICOLE DU VOITEUR, CÔTES DU JURA 2009 (PRIX INCONNU) vin blanc sec


Jaune paille tirant vers des reflets dorés brillants, ce vin du Jura nous offre un nez de fruits jaunes, comme de pommes jaunes et de carambole, de cire d'abeille avec une touche florale discrète. Ce n'est pas exubérant, tout en finesse. La bouche est équilibrée avec comme arômes dominants les même fruits jaunes. Dotée d'une belle rondeur sans être grasse, la texture en bouche demeure assez limpide. La finale se conclue sur une légère amertume qui vient rafraîchir la bouche et coupe dans le gras des fromages à raclette. Fort bon et harmonieux! Faudra voir avec Carl comment et où se le procurer...

FRÉDÉRIC LORNET ARBOIS SAVAGNIN 2006 (SAQ 11794483 - 24,60$) vin blanc sec

Le visuel est doré et semble même un peu trouble sans toutefois manquer de brillance. Ce qui domine au premier nez c'est définitivement le côté oxydatif. Le vin n'étant pas ouillé, il commence à s'oxyder. Mais un voile de levures forme une carapace qui sert de capuchon au liquide et le protège peu à peu de l'air ambiant dans la barriques et lui permet de préserver une acidité tranchante. C'est le même principe d'élevage que le vin jaune. Le vin séjourne un minimum de trois ans dans ces barriques de 228 litres. En s'aérant - et je conseille de bien carafer ce vin pour en saisir toute la complexité - on découvre des arômes de pistaches et de curry indien. Sa texture est riche et onctueuse, mais son acidité à couper au couteau. La longueur en bouche est infatigable et l'accord avec la raclette un mariage parfait. C,est un blanc qui peut encore tenir la route pour plusieurs années et définitivement à revisiter.



















Merci Carl pour les belles découvertes et l'hospitalité!

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