vendredi 13 janvier 2012

Le Marchand du Bourg et Solaia 2001


 SOLAIA ANTINORI TOSCANA IGT 2001 (SAQ 10821064 - 241,75$ prix du 2007) vin rouge sec

Un de mes derniers repas de 2011 a été un voyage en soi. Le 30 décembre, je me suis retrouvé dans la boutique de Marc Bourg, maître boucher. Un personnage sypathique, coloré et d'un souci exceptionnel pour sa clientèle. Dans un monde où les généralistes prévalent bien souvent sur les spécialistes, on s'aperçoit avec bonheur que certains Mohicans sont encore debouts et prêts à se battre pour préserver une qualité supérieure de produits et de services. Pendant que Walmart commence à vendre sous un même toît des vêtements, des ordinateurs, des pneus et maintenant des produits d'épicerie (!), certains refusent de diversifier leur offre en travaillant davantage à améliorer sans cesse ce qu'ils nous proposent déjà. M. Bourg fait partie de ces derniers, armé de conviction et de convivialité.
Quand on entre chez lui, dans sa boutique de la rue Beaubien, on est immédiatement transporté dans le temps: du décor d'époque à l'accueil personnalisé, en passant par son suit (oui oui, le suit qui tue!), tout y est pour que l'expérience soit beaucoup plus que gustative. Nous avons passé près d'une heure à discuter avec Marc, que je me permets désormais d'appeler par son prénom tellement j'ai été reçu avec classe. Nous sommes ressortis avec une côte de boeuf de 2 pouces d'épaisseur vieillie 120 jours. Un bijou de boucherie comme j'en avais jamais rencontré. J'avais déjà l'eau à la bouche et je me rappelle très bien avoir conduit chez moi en serrant le volant plus fort qu'à l'habitude, empreint d'une impatience grandissante.
Au repos quelques heures sur mon comptoir, cette pièce de viande a été visitée et humée à plusieurs reprises, tel un fauve qui a sa proie à sa merci et fait durer le plaisir. À intensité forte, trois minutes  de chaque côté sur le BBQ, une minute à feu indirect et 5 minutes de repos sur le comptoir pour laisser la viande se réhydrater de ses sucs. Dans la carafe côtoyant ce futur festin, s'aérait déjà depuis près de deux heures le Solaia, icône des super-toscans.
D'une tendreté remarquable pour le taux d'humidité de cette viande, on pouvait nettement percevoir des arômes de noisettes et de champignons portobello. Nul besoin d'assaisonnements, nous nous sommes permis une pincée de fleur de sel. Nous étions sans mot, ébahis devant cette pièce de viande unique au Québec.
Quand au vin, solide et encore capable de tenir la route facilement un autre 5 an sans perdre son éclat, il affichait une robe teintée de reflets briquelés. Un bouquet complexe de fruits noirs, de cuir, de réglisse, d'épices douces et de champignons, sur une trame tannique de dentelle. Bref, le match idéal des occasions uniques. Il y a de ces moments culinaire qu'on se rappellera notre vie entière et celui-ci a commencé tout bonnement, un 30 décembre, dans une petite boutique chaleureuse de la rue Beaubien.

Merci Marc Bourg pour ce fantastique voyage!

PS: je reviendrai dès votre retour de vacances, car j'ai définitivement rendez-vous avec votre bavette.

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